Le thé Shan Tuyêt est un thé vietnamien rare et prestigieux. Il provient d’un théier sauvage et âgé d’au moins 200 ans, qui pousse dans les montagnes, dans des communes du Viêtnam, à 1480 mètres d’altitude. Les théiers poussent à l’état sauvage et sont classés parmi le patrimoine protégé de ce pays asiatique. Ils permettent ainsi d’obtenir un thé biologique doux tirant vers le sucré et donnant une infusion très claire.
Thé Shan Tuyêt : un thé issu des théiers sauvages du Vietnam
Le thé Shan Tuyêt est produit à partir d’un théier sauvage qui pousse en altitude, dans un environnement favorable qui n’exige ni pesticide ni fertilisant. En effet, la brume, comme la terre montagneuse, offrent à ces plantations de thé des conditions idéales pour faire pousser les feuilles sans qu’il y ait besoin d’intervention extérieure. Le tronc de ces théiers a la particularité d’être couvert de lichens blancs qui s’étendent jusqu’aux bourgeons, formant ainsi une sorte de duvet qui a donné son nom au thé, car « Tuyêt » signifie neige. Les arbres produisent des feuilles et des bourgeons de taille considérables et dont la qualité est déterminée par le duvet qui les recouvre. Plus il y en a, plus le thé est meilleur.
Comment se déroule la récolte des feuilles et des bourgeons ?
Ce thé est récolté de manière artisanale par les femmes Mongs, qui s’habillent généralement de leurs robes traditionnelles pour l’occasion. Depuis toujours, la production du Shan Tuyêt est assurée par ces ethnies minoritaires vivant aux abords des montagnes.
La récolte s’effectue non seulement en altitude, mais nécessite aussi de grimper très haut sur la cime des arbres qui peuvent atteindre jusqu’à 12 mètres de hauteur. La cueillette s’effectue donc sur les branches et à la main afin de préserver les bourgeons.
Elle a lieu 3 fois par an dont les 8ème et 9ème mois lunaires de l’année. Seuls les bourgeons et les feuilles les plus fraîches sont choisis afin de produire le meilleur thé.
Une production artisanale par les Mongs
La production du thé est toute aussi artisanale que la cueillette elle-même. Elle commence par le tri des bourgeons et des feuilles dans le but de se débarrasser des parasites, de la poussière et des mauvaises récoltes.
Une fois que les meilleurs feuilles et bourgeons sont sélectionnés, ils sont cuits dans une grande poêle sous un feu de bois dont la température est variée en fonction de la taille de bourgeons. Pour s’assurer que le thé est cuit à bonne température, les Mongs posent leurs mains en dessous des poêles. Ils se servent également de leurs mains pour remuer les feuilles de thé afin qu’elles cuisent de manière homogène et développent tout leur arôme. Ce procédé aussi de conserver toutes les huiles essentielles contenues dans le thé.
Les différentes variétés à connaître
Le thé Shan Tuyêt se décline en de nombreuses variétés selon les procédés de fabrication usités par les ethnies. On peut donc trouver du thé blanc, noir, vert, et même du thé jaune issu des mêmes théiers séculaires qui poussent dans les montagnes. Notez que certains de ces théiers ont été classés « Arbre patrimonial » au Vietnam. C’est le cas des 400 théiers Shan qui poussent naturellement à 1.300 m d’altitude, sur la chaîne de montagnes Hoàng Liên dans la commune de Suôi Giàng.
Parmi les variétés de thé Shan Tuyêt, vous retrouverez :
- Le thé Shan Tuyet Pha Nha Sang, qui est un thé sombre cru qui présente quelques similitudes avec le the Pu’Erh. En effet, il est également compressé sous forme de galettes et est issu de la fermentation des feuilles. Le Shan Tuyet Phá Nha Sa‘ng se distingue par ses notes de groseilles rouges.
- Le thé Shan Tuyêt Blanc qui est produit uniquement à partir de bourgeons des théiers qui poussent une altitude de 1200 mètres sur la montagne de la montagne Tây Côn LÄ©nh. Ce thé permet d’obtenir un breuvage aux notes de rose de Damas, long en bouche, avec un arrière-goût sucré et des nuances d’abricots séchés. Il ravira sûrement les papilles des amateurs de thé blanc.
- Le thé Shan Tuyêt jaune, qui est aussi issu de la production de la province de Hà Giang. Son procédé de fabrication est semblable à celui des thés Pu’Erh, notamment dans les premières étapes. Il est produit plus précisément à partir des bourgeons et des premières feuilles de la plante, permettant aussi d’obtenir un breuvage aux notes de prune séchée et de paille.