La culture coréenne est devenue célèbre à l’international depuis quelques années. Sa pop culture a contribué grandement à la popularité de la Corée du Sud. L’alimentation n’est pas en reste, vu le succès des restaurants coréens, toutefois, on entend moins parler de thé coréen.
Petite histoire du thé en Corée
Les références au thé en Corée, dans l’histoire de la Corée du Sud datent de 661. Il se raconte que le thé avait été offert à cette époque à l’esprit du roi et fondateur du royaume de Geumgwan Gaya, qui deviendra plus tard l’actuelle Corée. Les premières semences de camellia sinensis sont arrivées dans le pays avec les moines chinois venus de la province du Yunnan.
Entre 918 et 1392, sous le règne de la dynastie Goryeo, il était de coutume d’offrir du thé aux esprits des moines dans les temples bouddhistes. Il faut faire remarquer d’ailleurs que la culture du thé était alors intimement liée aux mythes bouddhistes et à cette religion, qui sera massivement adoptée sur toute la péninsule. Cependant, l’ère Choseon va apporter un énorme changement à la culture du thé, avec l’adoption du confucianisme qui reniait toute influence bouddhiste. Cela freina en effet l’expansion du thé même si la culture a pu perdurer tant bien que mal grâce aux échanges avec la dynastie Ming de la Chine.
Ce sera vers la fin du XVIIème siècle que le thé regagne en popularité avec le retour du confucianisme, mais le véritable renouveau a lieu après la colonisation japonaise, avec la publication de la « voie coréenne du thé » par le vénérable Hyo Dang. Ce code porte sur le mode de vie et la préparation du thé selon la philosophie du Panyaro.
La cérémonie du thé en Corée est appelée Darye.
La production de thé en Corée
Le thé coréen est produit essentiellement dans le sud du pays et notamment dans la province du Gyeonsyang du Sud sur le massif du Jirisan, où sont situées les plus vieilles plantations. La région de Boseong se démarque aussi par ses plantations de thés verts, qui comptent des centaines de petits producteurs. Il faut dire que la Corée produit principalement cette variété bien qu’il soit possible également de trouver du thé Oolong et du thé noir sur place !
Les producteurs de thé vert de la région de Boseong profitent d’ailleurs de cet engouement général pour produire non seulement du thé vert, mais aussi d’autres produits à base de thé : de produits de beauté aux nouilles ! Il est même possible de trouver des sources chaudes destinées à des bains de thé.
L’île de Jeju est aussi à l’origine des thés les plus rares de la Corée.
En Corée, le thé est lui-même un produit onéreux et prestigieux qui fait office de cadeau et de breuvage dans le cadre des grandes occasions. La production est destinée à la consommation locale.
Le Nok-Cha, l’un des thés verts coréens populaires
Le nok-Cha est le type de thé vert qui est le plus consommé en Corée. On boit du nok-Cha à la maison, mais aussi dans les épiceries et les salons de thé. Du reste, il se boit toute l’année, aussi bien chaud que froid ou glacé.
Ce thé vert a aussi de nombreuses utilisations dans les cuisines coréennes pour faire ressortir la couleur verte des légumes, confectionner des desserts comme des biscuits et des glaces et neutraliser les odeurs de viande et de poisson. De plus, les coréens l’utilisent pour confectionner des produits de beauté maison.
Pour préparer le Nok-cha, il faut commencer par verser un peu d’eau froide sur les feuilles, puis recouvrir d’eau bouillante. Après un temps d’infusion de 2 à 3 minutes, le thé est prêt à être servi. Ce thé vert coréen est particulièrement doux et aromatique et peut être infusé plusieurs fois.
Un processus de fabrication unique
Le thé coréen est le fruit d’un procédé de fabrication unique en son genre. Après la cueillette et le séchage, les feuilles de thé sont torréfiées neuf fois, puis frottées neuf fois encore, afin de leur conférer une saveur unique. Cette technique permet aussi d’extraire tous les tanins des feuilles, raison pour laquelle le thé coréen est très peu astringent. Le Nok-Cha par exemple, peut être infusé plusieurs fois de suite, sans jamais révéler de l’amertume.