Le thé, natif d’Asie du Sud-est cultivé dans plus de 30 pays et consommé dans le monde entier. On considère généralement qu’il s’agit de la boisson la plus consommée dans le monde après l’eau, soit environ 120 ml par personne et par jour.
La percée du marché du thé à l’échelle mondiale
Il existe trois espèces de thé : le thé noir, vert et oolong qui comporte chacun ses spécificités en termes de goût. La majorité du thé produit (78 %) est noire, 20 % est vert et moins de 2 % oolong. Le thé noir est surtout consommé dans les pays occidentaux et asiatiques, le vert essentiellement en Chine, au Japon en Inde et dans quelques pays d’Afrique du Nord. Quant au thé oolong il est produit et consommé dans le sud-est de la Chine et à Taïwan.
Au début des années 2000, le premier marché pour le thé en Europe de l’Ouest est détenu par la Grande-Bretagne, mais actuellement la consommation baisse : 87 % en volume total et 92 % en volume pour le thé noir. En effet, la proportion des ventes n’atteint que 117 000 tonnes en 2005 contre 128 000 en 2000. Le thé noir conditionné en sachet est en perte de côte par rapport aux thés bio, vert, équitable et aux fruits dont la côte ne cesse d’augmenter.
Les Français à la découverte des vertus et bienfaits du thé
Les Français accordent une place importante à la recherche de l’équilibre nutritionnel. Bien que le café demeure la boisson fortement appréciée par les Français, ils découvrent progressivement les vertus gustatives et les bienfaits du thé pour la santé. Ainsi en France, la consommation est passée de 14 millions de litres en 2000 à 21 millions en 2005. En 2001, le thé noir représentait 50 % du marché, le thé vert 10,7 % et les infusions 21,4 %. L’heure est également à la tendance bio, ainsi la consommation des thés verts et bios progresse, notamment chez les femmes.
La consommation de thé : un phénomène culturel et social
À la fin des années 1990, des chercheurs français ont effectué une étude sur la consommation de thé en termes de fréquence et d’identification des consommateurs potentiels. L’enquête s’est déroulée pendant 6 jours au rythme d’une prise quotidienne de thé. La consommation de thé varie suivant le genre, la fonction, le statut social, l’origine, le degré de consommation. Les données préliminaires de l’étude révèlent que les femmes sont de grandes consommatrices de thé à des degrés divers, soit un taux de 57 % par rapport à 35 % chez les hommes.
La proportion de buveurs exclusifs de thé est faible, 11 % chez les hommes et 16 % chez les femmes. En effet la consommation de thé est souvent associée à celle du café : 89 % des buveurs et 84 % des buveuses de thé boivent également du café. Seuls 15 % des hommes et 27 % des femmes peuvent être considérés comme des consommateurs assidus de thé : l’assiduité est évaluée à la prise de thé au moins une fois par jour pendant 5 à 6 jours.
En ce qui concerne les consommateurs réguliers : 6 % sont des hommes et 10 % des femmes (au moins une prise pendant 3 à 4 jours). En revanche, 14 % des hommes et 20 % des femmes sont des consommatrices irrégulières de thé (au moins une prise pendant 1 à 2 jours).
Sur l’échelle sociale, la consommation de thé augmente au fur et à mesure de l’avancement en hiérarchie. En effet, elle est plus importante chez les cadres et plus faible chez les ouvriers et les employés. En revanche, elle est particulièrement élevée chez les femmes retraitées. La consommation varie également suivant les régions. La consommation moyenne de thé est la plus élevée en région parisienne et Méditerranée. Elle est plus faible dans le Nord, dans l’Est et dans l’ouest de la France.
Quant à la catégorie non consommatrice, la proportion est plus élevée chez les hommes: (65 %) que chez les femmes (43 %).
Hubert A. La consommation de thé en France : Phénomène culturel et social et contribution à l'équilibre nutritionnel et à l'état de santé : Données préliminaires de l'étude SU. VI. MAX. Cah Nutr Diét 2000; 35 : 1S66-1S70