À Madagascar, le café est plus populaire que le thé auprès de la population, mais il n’en demeure pas moins que la grande île de l’Océan Indien dispose de sa propre plantation de thé ! À Sahambavy qui se traduit par le « champ des femmes », on produit un thé noir corsé, semblable au thé noir anglais. Cette plantation unique se situe sur les hauts plateaux de l’île et est accessible à la visite.
Histoire du thé Sahambavy
Le thé Sahambavy est, à l’origine, issu de boutures provenant du Kenya qui furent exportés pour la première fois à Madagascar en 1970. La transplantation fut un succès, ce qui signa le début de la plantation dans la région du Betsileo. C’est en 1978 que l’État prend en main la construction et la gestion de l’usine de production, qui sera ensuite privatisée en 1996. Elle sera alors gérée par la société SIDEXAM.
Les plantations sont placées à 1 120 mètres d’altitude et s’étendent sur une surface totale de 250 hectares. La production journalière s’estime à 20 tonnes. On la doit aux quelque 250 ouvrières qui sont chargées de cueillir les feuilles à la main. En effet, la plantation porte bien son nom : la cueillette est confiée exclusivement aux femmes. Ces dernières ont à leur actif entre 50 et 100 kg de feuilles récoltées chacune, quotidiennement.
Comment est-il produit ?
Le processus de production de ce thé de Madagascar ne diffère pas des différents autres types de thés dans le monde. Il comprend toutes les étapes essentielles dont :
- La cueillette : elle s’effectue entièrement à la main.
- Le flétrissage ou le séchage : il est réalisé au moyen de grands séchoirs horizontaux sur lesquels les feuilles sont étalées et aérées par ventilation par-dessus et par en dessous Ce processus leur permet de perdre 30 % de leur eau. Pour produire 1 kg de thé, 5 kg de feuilles seront nécessaires.
- Le broyage : le procédé mécanique permet d’obtenir un thé broyé formant une pâte épaisse.
- L’oxydation : le thé Sahambavy est oxydé sur un tapis roulant sur lequel la pâte est étalée. Elle avancera dans la machine à raison d’une dizaine de mètres par heure afin que les feuilles puissent s’oxyder parfaitement. C’est à ce stade que le thé développe son arôme si particulier que l’on retrouvera dans l’infusion.
- La torréfaction : pour obtenir un thé noir, les feuilles sont torréfiées dans un four à 120 °C pendant une quinzaine de minutes. Ce procédé permet également d’interrompre leur oxydation.
- Défibrage et l’emballage : après avoir été torréfié et brassé à haute température, le thé est nettoyé des résidus comme les bouts de tiges. L’objectif est d’obtenir un thé exempt de fibres, car ils sont responsables de l’amertume du breuvage. Pour ce faire, l’usine utilise un extracteur électrostatique. Le thé défibré est ensuite emballé dans de grands sacs et prêt à être exporté.
Il faut faire remarquer que 80 % du thé Sahambavy est expédié au Kenya, à la bourse de thé de Mombasa. Les 20 % restants sont destinés à la consommation locale.
Caractéristiques de ce produit unique
Le thé Sahambavy se reconnaît par sa très forte acidité et son astringence. L’infusion est onctueuse, d’une belle couleur ocre.
Les Malagasy ont l’habitude d'adoucir leur thé avec du lait concentré sucré, mais il se déguste également nature, pour les adeptes de thé fort.
Ceux qui préfèrent un thé plus aromatisé et plus doux peuvent, quant à eux, se tourner vers le thé Sahambavy parfumé. Plusieurs arômes sont disponibles, dont la vanille, qui est considérablement plus douce.
Enfin, il est possible de déguster du thé vert Sahambavy, dont la production a été lancée récemment. Cette boisson est réputée pour ses nombreux bienfaits pour la santé.