Il n’est guère étonnant que la Turquie soit le 5? plus grand producteur de thé dans le monde, avec une quantité qui représente 6 % de la production mondiale. Le thé Turc est produit essentiellement dans le nord-est du pays, dans la province de Rize. Voici quelques faits intéressants sur cette boisson :
Le thé turc s’est popularisé en 1923
Dans la mesure où 96 % de la population Turque boit du thé tous les jours, il serait facile de croire que cette consommation date. Pourtant, il fait savoir que les Turcs ne buvaient principalement que du café jusqu’en 1923. En effet, cette pratique s’est popularisée à la chute de l’empire Ottoman et à l’avènement de la République de Turquie, durant lesquelles le café est devenu rare. Il devait alors être importé et coûtait cher, faisant ainsi du thé une alternative plus accessible pour la population.
Aujourd’hui, il existe plus 200 000 producteurs de thé en Turquie, même si jusqu’en 1954, l’industrie du thé Turc a été monopolisée par l’État.
L’infusion se prépare dans une théière spéciale
En Turquie, le thé, appelé çay, se prépare habituellement dans une théière appelée « çaydanlink », un récipient qui a la particularité de posséder deux niveaux avec un bec chacun. La partie supérieure sert à accueillir et à faire infuser les feuilles de thé. La partie inférieure, quant à elle, est destinée à contenir l’eau chaude. Pour préparer le thé, on verse de l’eau chaude dans les deux réservoirs, après un temps d’infusion, on verse le thé contenu dans l’étage supérieur dans le verre. Il est possible ensuite de rajouter de l’eau bouillante du second récipient selon les goûts de chacun.
En outre, le thé turc se déguste aussi dans des petits verres à thé évasés possédant une forme arrondie, conçus pour épouser la forme de la main. Les verres ou « Ince Belli » ont été conçus ainsi pour que le thé en surface puisse refroidir plus rapidement que le liquide situé en bas du verre. Cette forme permet aussi de mieux restituer les arômes du thé, ainsi que de le siroter sans se brûler les lèvres ni se presser.
Le produit se présente sous forme de particules
Le thé consommé en Turquie se présente généralement sous la forme de particules pour faciliter son infusion dans la théière. Les feuilles de ce thé sont récoltées à la main par des femmes au début du mois de juin jusqu’au 21 août, la période de cueillette. Comme les nombreux autres types de thés, il est séché, découpé et broyé en vue de sa commercialisation. Les feuilles sont ensuite séparées en particules afin de les débarrasser des branches et des autres éventuels déchets.
Plus qu’une boisson, une véritable institution… même en entreprise !
Le thé a une telle importance en Turquie qu’elle fait l’objet d’une organisation particulière dans les entreprises. En effet, chacune dispose de son propre « çayci » ou homme à thé, qui est chargé de préparer l’infusion et de la servir tout au long de la journée. Pour ce faire, il est équipé non pas d’une théière, mais d’un plateau à 3 chaînes sur lequel il transporte des verres fumants de thé pour les travailleurs.
Par ailleurs, toutes les entreprises et les commerces ont l’habitude de servir du thé aux clients et aux visiteurs avec lesquels ils souhaitent conclure une affaire.
La maison de thé, un lieu exclusivement masculin
La maison de thé est une sorte de salon de thé, où les hommes peuvent siroter leur infusion et jouer à des jeux de société tout en discutant.
Généralement, ils n’y emmènent ni leurs femmes, ni leurs petites amies, cependant, la présence féminine n’y est pas officiellement interdite. En effet, on peut apercevoir de temps en temps des femmes qui fréquentent ces salons.
Du reste, ces dernières ont aussi leurs petites habitudes autour du thé. Elles se rendent souvent dans les jardins de thé ou çay bahçesi pour déguster du thé entre elles avec au moins une douzaine de gâteaux, petits fours et toutes sortes de pâtisseries. Les femmes profitent également de ce moment pour échanger potins, recettes et autres trouvailles.