Le matcha est un thé vert japonais, qui connaît un succès de retentissant sur les réseaux sociaux et dans le monde entier. Sa consécration en tant que boisson santé et esthétique par excellence ont haussé sa consommation. Cependant, ce plébiscite n’est pas sans conséquences.
Bientôt une pénurie mondiale de matcha ?
Depuis quelques mois, les signaux d’alerte se multiplient sur Internet. Du Japon au Royaume-Uni, en passant par l’Inde, le Canada ou la France, de nombreux médias s’accordent à dire qu’une pénurie de matcha pourrait bien frapper le marché mondial. Cette poudre de thé vert, connue pour ses bienfaits santé et sa belle teinte émeraude, est plus populaire que jamais. Sur les réseaux sociaux, elle s’affiche dans des smoothies, des pâtisseries ou des boissons glacées, et génère des millions de vues. Mais cette popularité impacte négativement l’offre et la demande. La production artisanale de matcha est complexe et limitée : les feuilles doivent être cultivées à l’ombre, récoltées à la main, puis lentement broyées en une fine poudre. Ce processus demande du temps, de la précision et une main-d'œuvre qualifiée, rare aujourd’hui dans les zones productrices. Résultat : la demande dépasse désormais largement l’offre, et les stocks peinent à suivre.
Quand la consommation quotidienne de poudre de thé vert alimente sa raréfaction
Chaque jour, des milliers de personnes dans le monde débutent leur matinée avec une tasse de thé vert matcha. Ce rituel santé est devenu courant dans de nombreux pays, au point de battre des records de consommation. La poudre de thé vert, produite avec soin par des maisons, est aujourd’hui si demandée qu’elle devient difficile à approvisionner. L’engouement mondial, soutenu par les tendances bien-être et les réseaux sociaux, ne cesse de croître. Pourtant, la production n’arrive plus à suivre. Comme la poudre matcha exige des procédés artisanaux précis et saisonniers, chaque récolte est limitée. Ainsi, la consommation quotidienne – même modérée – de millions d’amateurs contribue malgré eux à déséquilibrer l’offre et la demande. Le succès du thé vert est une belle réussite pour les producteurs historiques, mais il met aussi en lumière la fragilité d’un modèle basé sur la qualité et la tradition.
Le déclin des cultivateurs au Japon participe à cette situation Derrière chaque gramme de poudre de matcha se cache un savoir-faire unique, transmis depuis des générations. Au Japon, berceau de cette culture raffinée, ce sont principalement des cultivateurs expérimentés qui veillent à la qualité du thé vert. Mais aujourd’hui, leur nombre diminue à vue d’œil. Le vieillissement de la population agricole et le manque de relève mettent en péril l’ensemble de la filière.
La fabrication du matcha exige une main d’œuvre qualifiée, capable de maîtriser toutes les étapes : de la culture à l’ombre des plants de tencha à la transformation des feuilles en fine poudre. Ce processus artisanal, lent et minutieux, ne peut être remplacé par des méthodes industrielles sans perdre en qualité.
Or, sans nouveaux cultivateurs prêts à reprendre le flambeau, la raréfaction du produit semble inévitable. Au cœur de ce défi, le Japon tente de soutenir ses producteurs, mais la réalité est tenace : sans mains d’œuvre jeune et motivée, la culture traditionnelle du matcha pourrait s’effacer peu à peu, alimentant ainsi la pénurie qui inquiète déjà les marchés internationaux.
Une réputation de boisson bien-être fondée Si le matcha connaît un tel succès, ce n’est pas seulement pour sa belle couleur ou son goût végétal raffiné. Sa réputation de boisson bien-être repose sur des fondements solides. Riche en antioxydants, notamment en catéchines, le matcha est reconnu pour ses effets bénéfiques sur la santé : il aide à renforcer le système immunitaire, favorise la concentration et soutient le métabolisme. Sur les réseaux sociaux, ces bienfaits sont largement relayés. Entre vidéos de morning routines et conseils nutrition, la poudre de thé vert est devenue une alliée incontournable d’un mode de vie sain. Mais cette popularité a un revers : plus le matcha est perçu comme un superaliment, plus la demande explose… et plus les risques de pénurie se confirment.