Le thé Darjeeling, surnommé « le champagne de thé », est un thé de luxe qui pousse exclusivement dans un district qui porte le même nom, dans le Bengale Occidental en Inde du Nord. Cette région est située plus précisément au pied de l’Himalaya, dans des jardins de 86 plantations, cultivés sur les contreforts himalayens entre 750 et 2300 mètres d’altitude. Il s’agit d’un terroir exceptionnel, puisque le sol y est riche et bien drainé, l’humidité optimale, avec un ensoleillement doux.
Zoom sur les éléments qui font la renommée du Darjeeling :
La cueillette du thé darjeeling : tout un art !
La cueillette du thé Darjeeling suit un rituel particulier qui garantit sa saveur. En effet, elle est réalisée exclusivement par des femmes, des cueilleuses donc, qui sont réputées pour avoir les mains délicates nécessaires à la récolte des premières feuilles et des bourgeons.
Les cueilleuses arpentent les plantations de février à novembre, par tous temps, qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige ou sous la chaleur cuisante du soleil, pour sélectionner minutieusement les jeunes pousses. Elles travaillent à des altitudes comprises entre 600 et 2 000 mètres pour faire des micro récoltes, car pour 1 kg de thé, il faut 22 000 pousses de thé !
Le Darjeeling ne représente alors que 1 % de la production de thé en Inde, mais les feuilles sont vendues à prix d’or : 1 kg de thé Darjeeling peut valoir jusqu’à 1 600 euros.
Le thé Darjeeling est comparable à un très grand cru : un produit rare et qui coûte cher.
Une qualité influencée par les saisons
La qualité du thé Darjeeling de l’Himalaya se révèle au fil des saisons de croissance, qui sont comprises entre Mars et novembre.
Mars-avril : la récolte de printemps
La première récolte des feuilles s’effectue entre mars et avril, juste à la fin de l’hiver, lorsque les pousses commencent à apparaître. Elles se caractérisent par un feuillage au vitrage gris-vert tendre qui permet d’obtenir une liqueur lumineuse, dotée d’un caractère vif, légèrement astringente au palais et fraîche.
L’infusion des feuilles de la récolte de printemps donne un breuvage de couleur vert citron qui dégage un parfum de fleurs.
Mai à juin : la récolte in between
La cueillette in between concerne les feuilles de thé de couleur pourpre. Elles produisent une liqueur plus ronde en bouche, mais aussi moelleuse et fruitée. De couleur orangée, ce thé est particulièrement apprécié pour sa saveur de muscat prononcé.
Juillet à septembre : la récolte d’été ou de mousson
Cette récolte permet d’obtenir un thé à la saveur plus charpentée et boisée, de couleur lumineuse, typique du Darjeeling.
La récolte d’automne : octobre-novembre
Les thés Darjeeling d’automne justifient d’une liqueur délicate et pétillante. L’infusion se reconnaît par une couleur cuivrée et un nez frais.
Darjeeling, une indication géographique protégée ou IGP
Le thé Darjeeling, comme de nombreux produits de luxe, fait l’objet de contrefaçons. Pour lutter activement contre ces pratiques frauduleuses, l’appellation « Darjeeling » pour le thé noir bénéficie d’une Indication Géographique Protégée (IGP) reconnue par l’Union Européenne. Cela signifie qu’il est protégé, et que pour être qualifié comme tel, le thé doit remplir les exigences d’un cahier des charges précis, contenant plus de 30 critères portant entre autres sur : la cueillette, le procédé de fabrication, le lieu de récolte, etc.
Aujourd’hui, seule une centaine de plantations de thé Darjeeling bénéficient de cette protection et celles-ci sont d’ailleurs les seules reconnues officiellement.
Bien choisir sa boisson et éviter les contrefaçons
Pour être sûr d’acheter un produit de luxe, vous devez vous assurer qu’il justifie d’une étiquette qui détaille ses origines. À savoir que la première récolte durant les différentes saisons est la meilleure.
Le dernier élément qui joue sur la qualité du Darjeeling est la culture des arbustes. En effet, les jardins de thé sont gérés rigoureusement : toutes les plantes sont d’origines, affichent un âge vénérable de 150 ans et sont cultivées près des plantes hybrides et de clones. Les thés haut de gamme sont plantés en hauteur tandis que les moins raffinés, eux, se trouvent à plus basse altitude.