Bretagne : l’essor d’un thé breton à 100 %

Plantation-de-thé-breton (istockphoto)

En Bretagne, un thé breton, cultivé et produit par des producteurs locaux, fait parler de lui. Grâce au climat chaud et humide de la région favorable à la culture du Camelia Sinensis, il s’y trouve désormais des producteurs de thé. Quelles sont les caractéristiques de ce thé 100 % breton ?

L’incroyable culture du thé breton

La Bretagne est une région qui est connue pour son élevage et ses cultures maraîchères. Pourtant, cette année, un autre genre de culture fait parler de lui, notamment à Moëlan-sur-Mer, où 8 000 plants de théiers n’attendent plus qu’à être récoltés.

En effet, la région, du Finistère au Morbihan, accueille dorénavant des plantations de thé. Dans la plantation de Cécile Brunet à Moëlan-sur-Mer, la culture a été lancée il y a trois ans, et fournit des feuilles d’un thé 100 % breton. Les feuilles, d’un vert éclatant, attestent de la réussite de l’expérimentation de nouvelles cultures dans cette zone.

D’ailleurs, les théiers côtoient d’autres cultures exotiques telles que des oliviers, des manguiers et des poivriers. Cécile Brunet affirme de que ses parcelles sont un laboratoire d’expérimentation des cultures peu communes en Bretagne.

Un climat favorable à la pousse du théier

Si en juin 2025, des feuilles de Camelia Sinensis plantés il y a trois ans prospèrent en Bretagne, c’est grâce à son climat chaud et humide. Ce sont dans les mêmes conditions que les théiers poussent aussi dans les hauts plateaux asiatiques d’où ils sont originaires.

Le changement climatique serait favorable à cette culture, car elle empêche les températures de trop baisser et humidifie l’atmosphère de la région. De plus, la Bretagne possède une terre acide, filtrante et assez profonde, idéale pour cette plante.

Ces conditions réunies font aujourd’hui que la région possède le plus grand nombre de plantations de thé en France. La plus grande d’entre elles se trouve plus précisément à Quimper, sur les flans du Stangala et compte 10 000 plants de Camelia Sinensis.

Une production artisanale pour produire un thé local d’exception

Les producteurs de thé bretons récoltent leur thé à la main, en respectant la règle de la cueillette fine. Seuls un bourgeon et deux feuilles sont prélevés pour produire le meilleur thé.

D’ailleurs, la récolte est aussitôt transformée afin d’empêcher l’oxydation des feuilles, qui nuit notamment à la qualité du thé vert.

Les producteurs Bretons privilégient un circuit de transformation court, qui permet de transformer le thé dans les trente minutes qui suivent la cueillette des feuilles. Dans Lorient, où le processus s’effectue, un sommelier du thé surveille le séchage et le flétrissage.

Un produit de luxe destiné aux restaurants étoilés

Les producteurs Bretons ambitionnent bien de faire de leur thé un produit de luxe destiné à être consommé dans les restaurants étoilés. Le caractère typique de la boisson sera une valeur ajoutée sur laquelle les restaurateurs pourront capitaliser pour mettre en avant la dégustation du thé dans leur établissement.

Son profil aromatique est un autre critère de qualité de ce breuvage puisqu’il a ses spécificités. En effet, les dégustateurs professionnels décèlent une fraîcheur saline et des accents marins dans ce thé. Ces notes proviennent vraisemblablement de l’air iodé qui imprègne les plantations. Il est également riche en acides aminés, ce qui lui confère plus de rondeur et de profondeur que les autres thés produits en Europe. Résultat, les notes persistent en bouche à la dégustation.

Les producteurs affirment ne pas vouloir copier absolument les thés produits en Chine, en Inde et au Japon. Ils ont à cœur de créer un thé typique, qui fait honneur à la fois à leur culture et leur environnement. Une démarche qui leur permettra de proposer un thé signature, avec un profil aromatique unique.